Cela pourrait très bien être le slogan d’un consultant en recrutement. Métier épinglé souvent pour de mauvaises raisons, certains seraient pourtant étonnés de voir l’envers du décor. Un petit tour d’horizon, ça vous dit ?
Faire le métier de recruteur professionnel est tout sauf une sinécure. On serait tenté de croire qu’il s’agit d’un exercice de tir à l’arc et qu’il est permis de jouer de coudes pour atteindre son but. Que nenni ! Le métier de consultant se rapprocherait plus du métier d’équilibriste puisque l’exercice est assez périlleux.
Entre le client et le candidat, le consultant doit avoir une tête bien vissée sur des épaules taillées dans la pierre pour s’en sortir indemne. Et pour ceux qui font ce métier depuis des années et s’éclatent au vrai sens du terme, chapeau bas !
Un consultant c’est quoi en somme ?
C’est celui qui en face du client…
· Comprend le besoin réel : un consultant doit être avant tout un bon analyste. Le sens de l’écoute étant sa première qualité, il doit avoir l’œil et un flair aiguisé. En somme, il doit maîtriser assez son sujet pour pouvoir dire à son client : « vu l’activité, la structure, le marché, et les enjeux, un profil plus sénior est plus adapté ».
· Négocie la flexibilité sur les critères du « candidat idéal » : c’est bien connu, souvent, un descriptif de poste dresse le portrait du mouton à cinq pattes. Il est parfois difficile de faire admettre à la personne qui recrute que la combinaison recherchée n’existe pas sur son marché. Dur aussi de faire envisager une sortie des sentiers battus. Pourtant, l’idée de recruter un ancien commercial automobile dans le secteur de la cosmétique peut avoir son charme. Et puis, comment voulez-vous faire du neuf avec du vieux ?
· Doit jouer le maître d’orchestre… mais en finesse : gérer un processus de recrutement de la publication de l’annonce au placement demande un sens de l’organisation pointu. De plus, ceux qui font de l’événementiel ne le contrediront pas, quand il s’agit de coordonner l’agenda de deux voire plusieurs personnes, la perte de quelques cheveux est un moindre mal. L’essentiel du métier est pourtant bien là, négocier avec le client qui parfois oublie que la finalité est bien de limiter les frais. « Time is money, isn’t it ? »
C’est celui qui en face du candidat…
· Décèle les failles : tout candidat est en droit de croire qu’il est « l’élu ». C’est d’ailleurs même plutôt conseillé puisque la réussite dépend en très grande partie de la conviction. Simplement voilà, sur une centaine de candidatures, et donc de personnes convaincues, une seule sera retenue. Lorsqu’un consultant écarte d’office un CV, croyez-le ou non, ce n’est jamais de gaité de cœur puisque cela diminue le champ de ses possibilités. Et gardez en mémoire qu’un consultant qui vous place est un homme heureux !
· Le ramène à la réalité du marché : il est souvent compliqué de faire admettre à un candidat que lui obtenir le double de son salaire actuel est « THE DREAM » pour le consultant. Mais soyons raisonnable, le marché a ses réalités et l’adage dit bien : « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras ». Par ailleurs, avant de reprocher au consultant son manque d’humanité et d’empathie, il serait bon de ne pas se positionner d’emblée comme un produit de luxe en s’entêtant dans un marchandage épuisant. Se valoriser équivaut rarement à se vendre au plus offrant.
· Le met face à ses responsabilités : un bon consultant doit pouvoir aider un candidat à déceler ses réelles motivations, à prioriser ses attentes et à se projeter. Un bon profil est avant tout un profil qui a une vision et donc un projet de carrière. Si vous ne vous posez pas de question sur ce que vous souhaitez faire dans cinq ans, courez voir un consultant. Vous pourriez avoir des surprises, et des bonnes !
En définitive, un consultant est un psychosociologue, analyste, conseiller, commercial. Son art ? Traverser les flammes sans y laisser de plumes. Alors oui, il est sans cœur, ne donne pas toujours de retour, vous engage dans des process de recrutement qui durent une éternité.
Pourtant… il fait de son mieux !